TRAVAILLER AVEC SON HANDICAP
Avoir un handicap, ne veut pas dire toujours être handicapé… 90% des handicaps ne demandent aucun aménagement de poste.
Travailler avec son handicap
Au cours de sa vie, 1 personne sur 2 sera confrontée à une situation de handicap, de manière ponctuelle ou définitive. Les handicaps les plus répandus : Audition, Maladies invalidantes, Vision, Mobilité, Psychisme, Troubles Musculo Squelettiques.
Les enjeux du héros
Les Superman et autres héros, sont tous dotés de super pouvoirs. Pourtant ils les cachent, convaincus que personne ne les comprendrait, voire ne les aimerait.
La personne en situation de handicap aussi se cache souvent, plus encore dans un environnement peu ou pas intime.
Peur de ne pas être compris, aimé, respecté, considéré.
Et ce d’autant plus aisément que le handicap dans sa grande majorité est invisible !
Ce qui n’est pas vu…
80% des handicaps sont invisibles : alors que le fauteuil roulant reste emblématique du handicap, il ne concerne que 2% des situations, et les déficiences sensorielles (surdité, mal voyance,…), seulement 4%.
En revanche, 45% des handicaps sont liés à des maladies invalidantes, telles que les allergies, l’asthme, le diabète, les cancers ou les troubles musculosquelettiques, et 20% à des troubles psychiques (autisme, schizophrénie, etc.).
C’est une situation qui contribue à cultiver les idées reçues, selon lesquelles le handicap est une contrainte, un empêchement, une incapacité. Dans le supposé, plus que dans le constaté.
Souvent, très souvent, c’est plus de la fatigue, des absences pour soins, des organisations à mettre en place, des outils à acquérir, adapter, qui sont nécessaire.
Mais comment en arriver à cet aménagement, si ceux qui en seraient bénéficiaires, ceux qui pourraient faciliter les choses ne savent rien? Ne veulent pas en parler? Ne veulent pas que cela se sache, change, s’améliore? Soit intégré, pris en compte?
La souffrance qu’on intègre comme normale, acceptable voire même supportable (?), comme le vieillissement, est une fatalité qu’il faut savoir accepter, et avec laquelle il faut vivre…
Un geste que l’on répète et qui est douloureux. Une force qui nous échappe et nous oblige à demander de l’aide. Un corps qui s’essouffle plus vite, met plus de temps à récupérer, nous connaissons tous quelqu’un qui est dans cette situation.
Ainsi : une ouïe moins fidèle, une vue qui baisse…
Nous n’y pouvons rien. Il n’y a pas lieu de regretter, de se sentir coupable. De devenir le héros de sa fragilité. De faire croire que cela n’est pas, n’a pas de conséquence.
Nos anciens souvent sont à la peine pour reconnaître leurs oublis, leur incompréhension parce qu’ils n’ont pas entendu… Ils se disent âgés. Pas handicapés. Vous et moi en connaissons. Ils nous attendrissent.
Au travail, nous les plaignons. L’empathie n’est-elle pas préférable à la compassion?
Faire le deuil de l’avant n’est pas faire celui de l’avenir!
Vieillir est un fait que nul ne peut contester.
Les danseurs, les circassiens, mais aussi les techniciens, les cameramen, perchmen, les acteurs et actrices, …, en savent quelque chose.
Pourtant les compétences sont là.
Imagine-t-on arrêter un enregistrement d’émission parce que le présentateur s’est cassé la jambe?
Non. On filmera autrement.
Imagine-t-on refuser de travailler avec un collègue qui aurait fait un infarctus?
Non, on adaptera le rythme, l’organisation du travail.
Imagine-t-on ?
Non !
Il suffit d’aménager un poste, une organisation, un rythme de travail.
Il suffit éventuellement de reconsidérer le projet de carrière.
Et si besoin, de réorienter l’activité professionnelle, vers d’autres territoires plus adaptés que peut l’être celui de l’emploi du salarié, vers d’autres postes où ses compétences seront judicieusement utiles, de changer de métier enfin. Et pourquoi pas?
Il est prépondérant de ne pas oublier que le bien-être au travail, passe aussi par la reconnaissance de sa santé, de sa fragilité, de son impossibilité à faire comme avant.
Mais aussi de ses désirs, d’ambition d’épanouissement dans le travail.
Qui ne ferait pas valoir ses droits?
Celui d’être fragile, ponctuellement, durablement, ou progressivement dans un métier, en est un. Il est le même pour tout travailleur, tout salarié, tout secteur confondu, dont celui de la culture, de l’audiovisuel.
D’autant que le salarié, n’a pas l’obligation de déclarer son handicap, sa situation de Travailleur reconnu handicapé.
Cela pourtant le protège dans son emploi, dans son évolution de carrière, dans son quotidien tant personnel que professionnel.